SPANB de Côte d'Ivoire (2016-2020)

SPANB de Côte d'Ivoire (2016-2020)

L’Etat de Côte d’Ivoire, à l’instar des autres Etats du monde entier, est conscient de l’importance de la diversité biologique à telle enseigne que son ministère à charge de cette question se doit d’élaborer une stratégie pour la préserver. Afin d’aboutir à cela, plusieurs approches ont été menées. Dans ce contexte, il importe d’abord d’avoir un aperçu de la diversité biologique du pays. La diversité biologique terrestre et aquatique (ensemble des organismes, plantes et animaux) de la Côte d’Ivoire, dans l’état actuel des connaissances, comprend globalement 17.343 espèces. Les éléments constitutifs de la diversité biologique sont répartis entre deux types d’écosystèmes : - les écosystèmes terrestres : 12.647 espèces réparties entre ; 5.413 végétaux ; 6.019 invertébrés et 1.215 vertébrés ; - les écosystèmes aquatiques : 4.696 espèces réparties entre 2.102 organismes, 375 végétaux aquatiques et 2.219 animaux aquatiques. Les organismes terrestres comprennent des Virus, des Champignons, des Bryophytes, des Filicinophytes ou Ptéridophytes, des Progymnospermes et des Angiospermes signalées dans différentes phytocénoses dans les diverses zones climatiques et physiographiques du pays. Les virus identifiés sont au nombre de 101 espèces affectant les hommes, les plantes et les animaux. Chez les bactéries, ce sont 251 espèces. La flore des champignons comprend 557 espèces dont 356 espèces de champignons supérieurs parmi lesquels on compte 87 comestibles, 42 espèces de champignons inférieurs parasites de l’homme et 179 espèces de champignons inférieurs parasites des plantes cultivées. La flore des Bryophytes ou des mousses se trouve essentiellement dans les forêts des régions du sud du pays. Les inventaires signalent l’existence de 55 espèces réparties entre 32 genres, 6 familles, 5 ordres et 2 classes. Les Filicinophytes ou Ptéridophytes sont des cryptogames vasculaires signalés dans diverses zones écologiques. Elles sont représentées par 144 espèces reparties entre 60 genres, 25 familles, 7 ordres et 3 classes. La plupart de ces espèces se rencontrent en zone de forêt et 17 d’entre elles se retrouvent dans les zones de savane, surtout celles du genre Ophioglossum que l’on trouve sur des bowals et les dômes rocheux. Les Progymnospermes sont des plantes introduites et utilisées comme plantes ornementales ou essences servant à la fabrication de papier. Ils comprennent 17 espèces réparties entre 6 genres, 4 familles, 2 ordres et 2 classes. Les Angiospermes représentent 96 % de la flore ivoirienne avec 3711 espèces, 1 256 genres et 173 familles. La faune terrestre est caractérisée par une richesse importante. Cette faune compte 11 embranchements d’animaux repartis en 74 ordres, 203 familles, 769 genres et 7 234 espèces. Le groupe d’animaux qui compte le plus grand nombre d’espèces est celui des insectes avec 5 574 espèces. Ce groupe représente 79 % des espèces Protozoaire, il n’a été inventorié que 64 espèces pathogènes, ceci sans tenir compte d’espèces comme l’hématozoaire du paludisme, le trypanosome de la maladie du sommeil. Cet inventaire ne prend pas non plus en compte les espèces comme la paramécie, la vorticelle, etc. Les végétaux aquatiques sont composés de 375 espèces réparties en 89 familles et 212 genres. Les monocotylédones comprennent 129 espèces et 14 familles, les dicotylédones sont composées de 166 espèces et 54 familles et enfin les Ptéridophytes comprennent 80 espèces et 8 familles. La faune aquatique inventoriée est très diversifiée et comprend le zooplancton, les Annélides, les Brachiopodes, les Mollusques, les Crustacés, les Poissons, les Mammifères, les reptiles, les amphibiens et les oiseaux. Le zooplancton comprend 328 espèces réparties entre 134 genres et 79 familles. Concernant les annélides, polychètes enregistrent 434 espèces pour 144 genres et 35 familles. Les annélides oligochètes sont riches de 12 espèces réparties entre 10 genres et 4 familles. Les invertébrés autres que les Brachiopodes, Mollusques et Arthropodes sont composés de 30 groupes zoologiques, mais seules les Annélides Polychètes ont fait l’objet d’inventaire taxinomique avec plus de 434 espèces en milieux marin et lagunaire. Une seule espèce de Brachiopode et 601 espèces de Mollusques ont été inventoriées. Parmi les mollusques, l’on distingue les Gastéropodes, les Bivalves, les Scaphopodes et les Céphalopodes dans les eaux douces, saumâtres et marines. Les Crustacés se subdivisent en 4 sous classes, 13 ordres pour 302 espèces regroupées au sein de 61 familles. Ces Crustacés se rencontrent dans les eaux douces, saumâtres et marines. Le nombre d’espèces de poissons recensés est de 501. Ces dernières se répartissent entre 3 classes, 33 ordres, 276 genres et 130 familles. Il existe par ailleurs, 166 espèces exclusivement marines contre 152 espèces en eaux douces et 19 espèces en eaux saumâtres. 76 espèces vivent à la fois dans ces deux derniers milieux. Le reste des espèces sont capables de vivre dans les trois milieux à la fois. 11 espèces dont (Oreochromis mossambicus, O. macrodir, O. hornorum, et Tilapia rendalli.) ont été introduites dans le cadre de la pisciculture ou du contrôle biologique. Les mammifères aquatiques sont représentés par le lamantin (Trichechus senegalensis), les Loutres, les hyppopotames (2 espèces) et les Cétacés ou les baleines avec une (1) famille, deux (2) genres et 33 espèces sont aussi signalées dans les eaux marines. Les amphibiens comprennent 11 genres, 17 espèces et 2 familles. Les reptiles aquatiques comptent 31 espèces et les tortues marines présentent cinq espèces, toutes menacées. Enfin, les oiseaux enregistrent 165 espèces dont 35 espèces à statut particulier. La vie animale des zones humides présente des intérêts multiples en raison de sa grande diversité. Que ce soit en zones d’eaux douces, lagunaires ou d’estuaire, dans les marécages ouverts, les mangroves ou les forêts inondées, l’ensemble du règne animal y est bien représenté. La faune de ces milieux est constituée en particulier par des reptiles représentés par les sauriens (3 espèces), les tortues, les serpents, les oiseaux appartenant à des grandes familles telles les anatidés, les ardélites, les rallidés, les rapaces et divers limicoles, les poissons et les mammifères comme l’hippopotame nain (Choeropis liberiensis). Par ailleurs, il importe de relever les services fournis par les écosystèmes. Ceux-ci approvisionnent en bois d’œuvre et de service (60 espèces), en plantes médicinales (1500 espèces), alimentaires de cueillette (120 taxons), en plantes ornementales (147 taxons) et divers autres usages traditionnels (367 espèces). Ils servent de régulateurs du climat en limitant les émissions de gaz à effet de serre et ils contribuent à créer des richesses et offrent également des loisirs. Malgré tous ces bienfaits, les écosystèmes connaissent des menaces aussi bien naturelles qu’anthropiques. Les menaces naturelles comprennent le changement climatique, l’érosion côtière, l’envahissement par les espèces exotiques et les épizooties. Les menaces anthropiques sont dominées par la surexploitation, les prélèvements frauduleux, les destructions des habitats et les causes structurelles telles que la pauvreté, la faiblesse des capacités conceptuelles et opérationnelles. Face à ces menaces qui ne garantissent pas une utilisation durable des ressources biologiques pour les générations présentes et futures, des mesures de conservation et de sauvegarde ont été prises aussi bien au plan réglementaire, institutionnel, qu’au plan des programmations et des planifications. De plus un dispositif de conservation des ressources reposant sur les aires protégées, les réserves naturelles, les réserves botaniques et des collections ex situ a été mis en place. Mais l’érosion de la diversité biologique persiste. D’où la nécessité de la mise en place de nouvelles orientations découlant d’une vision claire qui fixe un but précis. Pour atteindre les objectifs fixés, il importe de définir des bases communes pour toutes les parties prenantes à travers les principes directeurs, les concepts et les approches dans la conduite des actions. « À l’horizon 2025, la diversité biologique de la Côte d’Ivoire sera gérée de manière durable en vue de l’équilibre des écosystèmes, de l’amélioration de la qualité de vie des populations actuelles et de la préservation de l’héritage des générations futures, en tenant compte de la dynamique sous régionale et des dimensions régionale et mondiale ». Telle est la vision d’où découlent au total six (06) orientations stratégiques avec des objectifs à atteindre d’ici à 2020. Ce sont :

- la sauvegarde des milieux naturels, de leurs fonctions et services;

- la préservation des diversités spécifique et génétique;

- le renforcement des infrastructures de conservation;

- la valorisation et l’utilisation durable de la diversité biologique;

- la mobilisation citoyenne et la diffusion de la connaissance sur le vivant;

- le renforcement de la coordination nationale et de la coopération internationale.

Toutes ces orientations sont traduites en actions prioritaires dans un plan pour lequel des mesures de réussite de la mise en œuvre ont été élaborées.

X

SIGN IN TO BIOPAMA

Enter your details below.