SPANB du Sénégal (2015-2025)

SPANB du Sénégal (2015-2025)

Le Sénégal est situé à l’extrême ouest du continent africain avec une façade maritime de plus de 700 km. Le pays se retrouve à la fois dans trois domaines climatiques (sahélien au nord, soudanien au centre et sub-guinéen au sud) ; ce qui lui confère un potentiel riche en diversité biologique. Du fait du rôle important de cette biodiversité dans les conditions d’existence des populations et dans le développement socioéconomique du pays, de nombreux efforts ont été déployés par l’Etat du Sénégal et ses partenaires pour la conservation. Des mesures officielles ont été prises avec la création d’aires protégées de même que l’adoption de textes et règlements en plus des pratiques séculaires de conservation des populations. Malgré ces efforts, le potentiel des ressources naturelles et de la biodiversité du pays ne cesse d’être affecté par divers facteurs dans un contexte de sécheresse et de croissance démographique élevée. Soucieux d’une meilleure conservation de la diversité biologique, le Sénégal a signé puis ratifié en 1994 la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). A travers ces actes, le pays s’est engagé solennellement à contribuer à l’atteinte des objectifs que se fixe la Convention. Pour ce faire, le Sénégal s’est doté en 1998 d’une Stratégie Nationale et d’un Plan National d’Actions pour la Conservation de la Biodiversité (SPNAB) articulés autour de quatre objectifs stratégiques majeurs. La mise en œuvre de cette stratégie a permis au pays d’obtenir de nombreux résultats en matière de conservation des ressources biologiques. Cependant, après plus d’une décennie, il est important, à la lumière des limites notées, de l’évolution du contexte socioéconomique et écologique du pays, des recommandations de la dixième Conférence des Parties (COP), de prendre en compte un certain nombre de questions émergentes mais aussi et surtout de s’arrimer à la vision du Plan Sénégal Emergent (PSE), référentiel de toutes les politiques publiques du pays. C’est ainsi que le Sénégal s’est lancé dans un processus inclusif et participatif afin de réviser et d’actualiser sa stratégie et son plan d’actions dans un souci de mieux conserver sa biodiversité. Le Sénégal est subdivisé en six zones éco-géographiques qui abritent une diversité écosystémique relativement élevée avec la présence d’écosystèmes forestiers (steppes, savanes, forêts avec des galeries, de la palmeraie, de la bambouseraie, des formations halophytes, des plantations forestières, des parcs agroforestiers, etc.), d’écosystèmes agroforestiers, d’écosystèmes fluvio-lacustres avec notamment les fleuves Sénégal, Saloum, Gambie, Casamance et Kayanga et les lacs de Guiers, Tanma et Retba (lac Rose) et enfin d’écosystèmes marins côtiers grâce à l’existence d’une côte de plus de 700 km. Sur le plan des espèces, le Sénégal compte environ 7 830 espèces réparties entre les animaux (4 330), les végétaux (3 500) et les champignons (250). Les animaux regroupent des invertébrés (insectes, mollusques et crustacés, etc.) et des vertébrés, groupe le plus connu avec environ 1400 espèces constituées de poissons, d’amphibiens, de reptiles, d’oiseaux et de mammifères. Les végétaux sont répartis en 1 277 genres constitués de végétaux inférieurs (virus, bactéries, bryophytes et ptéridophytes, lichens, algues) et de végétaux supérieurs plus connus avec 165 familles regroupant environ 1000 genres et 2 500 espèces dont 70% de Dicotylédones et 30% de Monocotylédones. Du point de vue de la diversité génétique des espèces animales et végétales, il existe beaucoup de lacune en termes de connaissance. Toutefois, dans le domaine de l’agriculture le pays compte environ 174 variétés de plantes cultivées réparties en 69 variétés de cultures céréalières (riz, sorgho, mil et maïs), 30 variétés de légumineuses alimentaires (arachide, niébé), 73 variétés de légumes (oignon, tomate, piment, etc.). Au niveau de l’élevage, la diversité peut être appréciée à travers les animaux domestiques notamment les bovins avec 10 races dont 3 races locales et 7 introduites, les ovins avec 8 races dont 4 introduites, les caprins avec 5 races dont 3 importées, les équins sont constitués de 8 races dont 4 importées, les porcins sont représentés par 2 races dont l’une importée, les camelins, les asins, la volaille, etc. Du fait de l’importance de cette biodiversité, le Sénégal, a consenti beaucoup d’efforts dans sa préservation. En effet, dans les milieux terrestres, la conservation in situ a porté sur la mise en place d’un réseau d’aires protégées composé de 6 parcs nationaux, 4 réserves de faune et 3 réserves spéciales, 7 aires marines protégées, 213 forêts classées, 22 réserves naturelles communautaires, 27 unités pastorales et plusieurs forêts communautaires. En outre, plusieurs aires protégées ont au moins le statut de Réserve de Biosphère, de site du Patrimoine Mondial ou de site Ramsar. Des efforts considérables ont été consentis au niveau transfrontalier (réserve de biosphère transfrontalière du delta du fleuve Sénégal, Niokolo Badiar, site Ramsar transfrontalier Niumi-Delta), dans l’augmentation des effectifs (Eland de Derby), dans la réintroduction d’espèces disparues (Gazelle Dama Mhorr, d’Oryx algazelle, Gazelle dorcas) et dans la conservation au niveau des jardins botaniques de végétaux menacés. Cependant, malgré ces différents efforts, la biodiversité est encore confrontée à différentes menaces que sont la destruction et fragmentation des écosystèmes (urbanisation, construction de barrages, feux de brousse, etc.), la surexploitation des ressources biologiques, les plantes envahissantes, la pollution, le changement climatique, l’érosion côtière, la salinisation et l’acidification, etc., autant de contraintes dont le Sénégal cherche à réduire les impacts grâce à la définition et le mise en œuvre de nouvelles orientations stratégies articulées autour d’une bonne vision.

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